Charlie Hebdo, Patrick Font et la pédophilie


La liberté de la presse est une vaste question car il faut savoir s'entendre sur la valeur que nous accordons à cette liberté. Faut-il y mettre des limites ? Si oui, lesquelles, et pourquoi ?

Le slogan des sixties, « Il est interdit d'interdire », avait-il seulement un sens ? En supprimant la loi, tous les règlements, et en prônant le laisser faire, que se passera t-il ? Dans l'état actuel des choses cela signifierait l'anarchie complète, le chaos. Pour s'en assurer il suffit d'observer les mouvements de foule dans les stades de football, les manifestations contestataires organisées dans les rues ou la queue d'une foule en furie devant les boutiques en période de soldes. L'être humain se comporte encore et toujours comme un vulgaire animal mais il voudrait être considéré comme un être civilisé et décent.

La seule loi qui prévaut est la loi naturelle, celle du plus fort, celle qui contrôle déjà le monde. L'essentiel est de savoir ce que nous faisons du peu de liberté et de pouvoir que nous avons en vertu de cette loi.

Au-delà de ce débat, un constat, ceux qui se réclament être transparents, impartiaux, critiques envers tous les courants alors même qu'ils sont acoquinés avec le parti socialiste depuis des décennies, relèvent d'une supercherie journalistique qu'il faut dénoncer. Quitte à critiquer RT France pour des raisons fallacieuses au prétexte qu'il ne jouerait pas la bonne partition, regardons chez nous mais avec des faits indéniables. La presse se jauge aux moments clés de l'Histoire ou de sa propre histoire interne.

Est-ce que tous les français savent que le dessinateur Lefred Thouron a soumis une caricature ironisant sur la pédophilie de Patrick Font, un ancien collaborateur de Charlie Hebdo, et que celle-ci a été refusée par Philippe Val ? C'était en 1996, Lefred Thournon quitta immédiatement le journal.

Est-ce que les français savent que Charlie Hebdo a fait preuve d'une grande sollicitude à l'égard de Patrick Font en lui payant ses frais d'avocat ?1 Etait-il légitime que Charlie Hebdo couvre les intérêts de Patrick Font au seul prétexte qu'il s'agissait d'un ami de Philippe Val et d'un ancien collaborateur ? Toujours est-il qu'il s'agit d'un virage très mal négocié par Philippe Val dans l'histoire interne du journal satirique. Mais après tout cela n'était ni le premier dérapage en la matière pour Charlie Hebdo ni pour les médias français..

Au mois de janvier 1977 Victoria Thérame publiait un encart dans Charlie Hebdo appelant à soutenir les accusés de l'affaire de Versailles à l'instar de Gabriel Matzneff via Le Monde.2 Victoria Thérame fut également signataire de deux pétitions pro-pédophiles diffusées durant l'année 1977, dans le cadre de l'affaire de Versailles, à l'instar de « Gab la rafale », roi de la prose pédophile.3

Concernant le journal Libération, temple de la pro-pédophilie française, même topo que pour Charlie Hebdo, chassez le naturel il revient au galop, Le 5 septembre 1996 un article signé Michel Henry titrait : « Patrick Font, derrière le masque du gentil. Au sein de son école l'humoriste était très aimé. Avant les accusations de pédophilie », 4Ce titre est censé décrire un inculpé ayant commis des viols sur des enfants, c'est pour le moins équivoque car nous pourrions presque croire que Patrick Font est la victime. Le lexique usité pour qualifier ce pédophile est tout à fait hors de propos : « gentil », « humoriste », et « très aimé ». Le titre suggère que les vraies victimes sont venues rompre la belle harmonie qui régnait autour de Patrick Font puisque « l'humoriste était très aimé … avant les accusations de pédophilie », du moins très aimé par ceux qui n'avaient pas eu à subir les frasques de ce pervers sexuel. Cela nous ramène aux tristes heures du journal Libération avec le cercle Hennig, et notamment leur collègue Christian Hennion, un autre pétitionnaire ayant violé pendant des années Franck Demules au sein même du journal. Personne n'a daigné exprimer sa désapprobation ou intervenir.5


Humour valide le 20 janvier 1977 numéro 323
Humour interdit en 1996

Une anecdote au sujet de ces pétitions, dans son édition du 13 mai 1978 le journal Le Monde nous rapporte les protestations d'un groupe de personnalités face au licenciement d'une directrice d'un centre aéré situé à Vétheuil dans le Val d'Oise. Cette dernière avait soutenu la posture professionnelle de l'une de ses éducatrices qui s'était mise nue « à la demande des enfants ». Parmi les signataires de cette pétition nous retrouvons le trio Schérer, Matzneff et Hocquenghem,6

A partir des années 1970 Patrick Font forma le duo « Font et Val » avec celui qui devint le patron de Charlie Hebdo. Ils sillonnèrent ensemble la scène française en jouant des sketchs et des chansons pendant 20 ans. En 1992, c'est l'année de relance de Charlie Hebdo, Philippe Val engage son vieux compagnon de route, Patrick Font, au journal satirique en tant que chroniqueur. Finalement il fut inculpé en 1996 et condamné pour « atteintes sexuelles avec surprise et contrainte sur mineures de moins de quinze ans par personne ayant autorité ». Pas moins de douze victimes se sont manifestées entre 1993 et 1996.

A la lecture de quelques articles de presse nous pouvons saisir toute l'ampleur de la perversité de l'accusé.7 Dans les années 1990, surfant sur sa notoriété, il avait fondé « la compagnie du Chalet », une école de théâtre alternative, ainsi que l'école privée « Marie Pantalon », réservée aux adolescents, dans une ferme aux Villars-sur-Thônes. Entre 1992 et 1996, chaque nuit, il rodait dans le dortoir pour satisfaire ses pulsions libidineuses.8 En 1998 il est finalement condamné à 6 ans de prison. Cette peine a été agrémenté par une « interdiction définitive d'exercer une profession en relation avec les enfants ainsi qu'une privation des droits civiques et familiaux pendant cinq ans ». Des questions restent en suspens : Patrick Font était-il le seul impliqué ? Gérait-il seul ses deux associations ? Sachant qu'il faut être au minimum deux pour formaliser la création d'une association, cela paraît improbable. Gérait-il seul l'intendance, la maintenance, la propreté des lieux, en plus de l'encadrement des enfants ? Tout cela est bien peu probable. Au bout de quatre ans, il était libre, sa caution fut en partie réglée par l'humoriste Christophe Alévêque.


Digression autour de la thématique pédophile

Les années 1990 ont été le théâtre de plusieurs affaires liées à la pédophile comme l'assassinat du pasteur Doucé, le démantèlement du réseau pédophile franco-colombien baptisé « Toro Bravo », le scandale pédophile des Tournelles déclenché par la mise en examen du responsable du château des Tournelles, à Hautefeuille en Seine-et-Marne, le 12 septembre 1997, la condamnation de Patrick Font, l'affaire Dutroux ou encore le procès d'Outreau. Là encore, si nous devions procéder à un sondage sur la connaissance de ces sujets par les français, ils répondraient certainement positivement pour l'affaire Outreau mais certainement à moindre mesure pour le réseau Toro Bravo et encore moins pour l'affaire des Tournelles. Preuve s'il en fallait de l'inefficience de nos médias, cadenassés par l'élite dirigeante. L'affaire des Tournelles a impliqué entre autre des énarques et une personne proche de l'actuel président de la République, chargée de mission auprès de la ministre du Travail Muriel Pénicaud.

Lefred Thournon a aussi réalisé bon nombre de dessins pour La Grosse Bertha, un hebdomadaire satirique créé en réponse à la guerre du Golfe en 1991. Ci-joint trois planches de La Grosse Bertha illustrant la rentrée des classes en 1992 avec l'arrivé d'un nouveau ministre au poste de l’Éducation nationale : Jack Lang. Il est question de « la rentrée des pédophiles » ou encore de « la rentrée des totoches ».9 Nous pouvons voir un enseignant demander à ses élèves quelle matière désirent-ils apprendre, « math, latin, histoire, sciences nat, géo » ? Les enfants lui répondent en criant à l'unisson « du cul, du cul, du cul, du cul ».





Décidément la pédophilie colle à la peau de Jack Lang, rappelons brièvement pourquoi. Il est l'un des 69 signataires d'une pétition dénonçant la détention provisoire des inculpés de l'affaire de Versailles, en se retranchant derrière le consentement fantasmé des enfants, concluant par une formule alambiquée afin de soutenir la libération de ces trois prévenus. Son nom apparaît dans les affaires du Coral, l'affaire Ferry/Marrakech, ou encore ses multiples relations controversées avec Pierre Bergé, Frédéric Mitterrand ou François Desbois, un élu de la gauche qui a été conseiller municipal de Neuville sur Saône. Ce dernier a été condamné à 15 mois avec sursis pour avoir pris en photo une jeune adolescente, nue, âgée de 13 ans. La victime s'est également plainte d'attouchements mais cette dernière version des faits est niée par l'accusé. La propre fille de l'accusé a décrit son père comme étant un « manipulateur ».10


Frank D.

1Selon des propos de Patrick Font qui n'ont jamais été remis en question par les intéressés.

Télérama : Philippe Val ou le “malentendu”, Emmanuelle Anizon, 29 mai 2009.

2Voir l'article du Monde daté au 26 janvier 1977, déjà utilisé en source dans mon article sur Jacques Dugué et Gabriel Matzneff.

3Le Monde : A propos d'un procès, 26 janvier 1977.

Lettre ouverte à la commission de révision du code pénal pour la révision de certains textes législatifs régissant les rapports entre adultes et mineurs, 23 mai 1977.

Le Monde : Un appel pour la révision du code pénal à propos des relations mineurs-adultes, 23 mai 1977.

5Un Petit Tour en Enfer, Franck Demules, aux éditions Du Moment, 2009.

Il a par la suite travaillé pour la première dame Carla Bruni.

6Le Monde : Un appel en faveur de la directrice du centre aéré de Vétheuil, 13 mai 1978.

7Libération : Le procès de Patrick Font, accusé de pédophilie. ''J'aurai dû m'écarter, m'éloigner, m'en aller'', Brigitte Vital-Durand, 4 mars 1998.

8L'Express : Les dérapages de Patrick Font, Eric Pelletier, 3 avril 2008.

L'Humanité : Huit de prison requis contre Patrick Font, 4 mars 1998.

9La totoche faisant référence à la tétine sauf que celle-ci est tout à fait singulière.

10Le Progrès : Neuville : un élu condamné pour des photos et des gestes sexuels sur une ado, 30 mars 2012.

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